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Association Afrique Bénin Cancale Dol
18 juillet 2019

Coucou, c'est moi Florida

                                   Coucou, c’est moi Florida.

             Un soir ma maman a parlé longuement avec la maîtresse. Elle a voulu lui dire merci parce qu’elle avait donné l’argent à la sœur infirmière Agnès pour les médicaments de mon petit frère. C’est la sœur qui l’a dit à maman quand maman est allée au centre de soin pour expliquer qu’elle pourrait pas payer maintenant.

                       

 

          L’infirmière du centre de soin et une femme peule.

La maîtresse a dit « C’est rien », mais ma maman n’était pas d’accord. Finalement elle a demandé à la maîtresse si elle voulait venir la voir travailler dans la brousse. Un jour, à l’heure de la sieste, on est partis voir ma maman et les charbonniers qui sont loin dans la brousse. Il y avait moi, la maîtresse et le grand du centre. J’avais dit à la maîtresse de mettre de bonnes chaussures car les blancs marchent mal avec les tapettes.

On est passés devant les maisons des Peules qui changent tout le temps d’endroit. Cela s’appelle déménager. Ce sont des nomades. Au village, on est sédentaire. Mais la maîtresse, elle est nomade ou sédentaire puisqu’elle vit un peu partout ? J’ai pas osé lui demander...

 

Les Peules nomades ont plusieurs campements. Ils recouvrent la structure de branchage avec des sacs en plastique.

Une fois sur place je me suis mise à couper un arbre. La maîtresse a été très surprise car elle me croyait maigre. Elle a essayé mais elle ne ferait pas un bon charbonnier. Il faut mieux qu’elle reste maîtresse.

 

 Farida, l'enfant charbonnière.

       Le soir, maman et la maîtresse ont discuté dans le noir. Elle ne m’ont pas vu. La maîtresse a dit que ce travail était très dur. Maman a expliqué qu’elle était couturière, qu’elle travaillait au champ et qu’elle allait vendre son charbon au marché.     

 

 

Les charbonniers

Maman a dit :

- «  Faut bien nourrir les enfants. 

 La maîtresse a demandé:

-   Mais tu n’as pas de mari ?

-  Ah ! Celui là.  Après un silence, Maman a poursuivit : il travaille à Natitingou.

- Alors il ramène de l’argent. C’est le monsieur qui vient le dimanche ?

- Oui. Mais l’argent il en donne de moins en moins…  Il vient juste une heure ou deux pour voir les enfants… Il vient de moins en moins… Il voulait un autre enfant.

- Mais vous en avez déjà cinq

- C’est ce que j’ai dit. Un sixième à quoi cela servirait. On a déjà bien du mal à se nourrir et puis il y a les maladies. Et si c’est pour qu’ils fassent comme moi, à quoi ça sert ? Travailler au champ avoir des enfants et pas y arriver. Mais il n’écoute pas. »

 

       La maîtresse n’a rien répondu et le silence s’est installé.

       Moi aussi J’ai peur que papa trouve une copine à Natitingou et finisse par ne plus venir. Plus tard je serai comme la maîtresse comme ça je n’aurai pas d’enfant à qui il faut toujours donner à manger. Heureusement je connais bien la savane alors personne ne pourra m’y perdre et ici il y a plein de cailloux pour semer sur sa route au cas où et en plus on peut écrire sur le sol. Alors moi j’ai pas peur ! ».

Evelyne

1 euro = 1 repas

 

 

 

 

 

 

 

 

Florida et l’équipe des charbonniers.

 

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