Arbres pour les boulangers

Arbres de rêve

                      

Enfant j’ai lu l’histoire d’un Robinson échouant sur une île. Il réussit à survivre en mangeant entre autre le  fruit de l’arbre à pain. Plus tard j’entendis parler d’arbre fromager (le kapokier) et de cacaotier.

Cacaotier

Je me mis à rêver de cette île paradisiaque où la nourriture était à portée de main. Imaginez ! La possibilité d’élaborer des sandwichs au fromage ou avec du chocolat. Tout cela devait relever des élucubrations d’un grand rêveur. Pourtant ces arbres existent mais sont bien différents de mes visions enfantines.

Lingala (ou arbre à pain) ou bléfoutou en fon-gbé ne donne jamais de baguette. Par contre à la saison il laisse pendre de gros ballons verts. Ces gros fruits ronds ou légèrement oblongs, suivant les espèces, une fois cuits s’apparentent à un féculent.

 

Cet arbre d’un diamètre maximum d’un mètre est originaire d’Océanie. Il est très fréquent aux Antilles où il est connu sous la dénomination de châtaignier-pays.

Le bléfoutou a un port majestueux. Il peut atteindre plus de vingt mètres de haut mais il est généralement rabattu de façon à ce que les fruits soient facilement accessibles. Son étalement est fréquemment de 15 mètres de large. Il donne ses premiers fruits au bout de 6 ans et ce pour une durée pouvant atteindre environ 50 ans. Le même arbre comporte des fruits mâles, sortes de bâtonnet tournés vers le bas, et des fruits femelles sphériques.

Aux Antilles les fleurs mâles sont mangées confites ou en confiture. Les fleurs femelles sont dégustées en purée, en friture, cuite entière sous la braise (Polynésie).

Le goût rappelle celui de la pomme de terre. Certains estiment que ce goût est proche de la farine de blé. D’autres y décelent un arrière goût d’artichaut. Après avoir fait sécher le fruit il est possible de l’écraser pour obtenir de la farine qui  peut  être utilisée comme substitutif de la farine de blé.

 

« Au marché, fruits à pain ».

Cet arbre au feuillage caduc s’est étendu aux plaines tropicales humides et chaudes de l’Afrique. Les feuilles sont larges et d’un vert brillant. Le fruit contient du latex blanc. Il est mûr lorsque le latex s’échappe du fruit par la queue.

                          Recettes à partir du fruit à pain

 

«  Cuisine à Cotonou dans une  maison bourgeoise ».

  Recette de Cotonou : frites

Eplucher le fruit, attention avec le latex il est très collant. Il révèle alors sa couleur crème qui en cuisant devient blanche. Evider le centre puis couper pour obtenir des frites ou des chips. Rincer les tranches. Les frire dans l’huile d’arachide.

Transformation du fruit à pain en purée

Ma recette préférée : gratin

Eplucher le fruit. Oter son centre. Le couper en gros morceaux, les cuire à la vapeur, les écraser.

Faire de même avec des bananes plantains.

Mélanger le tout avec du lait de noix de coco. Ajouter du sel, du poivre, du gruyère. Mettre au four à gratiner. On peut y ajouter diverses épices par exemple du Colombo.

   

« Cuisine au camp de Pampam. »

La valeur nutritionnelle de ce fruit est intéressante. Il est riche en glucide, en amidon, en sucre, en potassium, en vitamine C. On y trouve également du phosphore et du calcium…

Les jeunes feuilles peuvent se consommer.

Les ressources de cet arbre sont multiples.

Le latex peut être utilisé pour soulager des démangeaisons ou pour soigner des blessures ouvertes. Autrefois il servait de colle.

Le tronc une fois évidé permet la construction de pirogues. L’écorce servait autrefois en Polynésie à fabriquer des tissus.

Cette plante est une plante ressource pour la pharmacopée : hypertension, douleurs dentaires, asthme…

 

«   Participation à la cuisine des chèvres. »